LEROUX, Alexandre

Vue intérieure de l’exposition de peinture, sculpture et des arts appliqués à l’industrie d’Alger

1880

  • Dimensions: 37,2 x 53,1 cm
  • Condition: Très bon
  • Couleur: Coloris Original
  • Technique: Photographie

Référence: 399-25

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Description

Impression photomécanique sur un support cartonné et rigide. Inscription en bas à droite : « Leroux ».  

Cette vue, inédite[1] et d’un grand format, représente l’inauguration de la deuxième « Exposition de peinture, sculpture et des arts appliqués à l’industrie » d’Alger. Se tenant en 1880, cet événement fut d’une importance notable puisqu’il rassembla plus de 819 objets[2]. Si l’histoire et l’iconographie des expositions de la métropole est bien documentée, notamment en ce qui concerne les Salons parisiens, celles des manifestations similaires au sein de l’empire colonial français reste encore largement à mener[3]. Figurant l’intérieur de l’exposition algéroise de 1880, cette vue constitue un témoignage exceptionnel et un objet d’étude de premier plan. Elle apporte nombre de renseignements sur les œuvres présentées mais également de précieuses informations sur la scénographie. Alexandre Leroux a par ailleurs immortalisé les principaux protagonistes de cet événement dont l’artiste Charles Labbé. Figure centrale de la vie culturelle algérienne, celui-ci est représenté peu de temps avant sa prise de fonction en tant que directeur de la nouvelle École nationale des Beaux-Arts d’Alger en 1881. Alexandre Leroux le montre bienveillant à l’égard de Lechartier et Godard à qui il dispense ses conseils et avis. Cette photographie permet donc de reconstituer les sociabilités et les réseaux inhérents à ce genre de manifestation et plus largement au milieu artistique de l’Algérie coloniale. Ce cliché complète par ailleurs parfaitement le catalogue de l’événement. Outre un répertoire des membres fondateurs de l’exposition et une liste exhaustive des objets présentés, l’ouvrage contient également une vue du bâtiment accueillant cette manifestation[4] (Illus. 01). 

Originaire de Béziers, Alexandre Leroux est un photographe actif à Alger à partir de 1875 où il occupe successivement trois ateliers. Il achète notamment l’un d’eux à Claude Portier, autre photographe connu pour ses clichés sur l’Algérie pittoresque. Le lien entre les deux hommes se retrouve aussi dans leur production. Leroux a photographié l’intérieur de l’exposition de 1880 alors que Portier est à l’origine d’une vue extérieure de la façade du bâtiment (Illus. 01). Réalisant principalement des vues orientalistes, Alexandre Leroux est également l’auteur d’un reportage sur l’Algérie antijuive. Prise durant les tourments de l’affaire Dreyfus, cette série documente les troubles survenus en février et mars 1898. Membre fondateur des expositions artistiques d’Alger, Alexandre Leroux participa également lui-même à l’édition de 1880 en présentant « deux cadres de photographies diverses »[5]. Dans son cliché commémoratif de cette manifestation, l’artiste fait aussi figurer les membres les plus éminents de la haute société algéroise qui ont contribué à la bonne tenue de cet événement. De gauche à droite sont ainsi représentés : Marquette ; Quirot ; Paul Lefort, inspecteur des Beaux-Arts ; Alphandéry ; Mongellas ; Samary ; Georges Guiauchain ; Levasseur ; Chevalier ; Charles Labbé ; Godard ; Lechartier ; Leroux et Sintès. D’après Adrien Eudeline et Laurent Houssais, « l’organisation de cette exposition, qui eut un retentissement national, vaut à Hippolyte Mongelas (…) d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur tandis que plusieurs membres de la Société impliqués dans l’événement, dont Alphandéry, sont faits officiers d’académie »[6]. 

Illustration :  Claude Portier, Vue extérieure de l’exposition de peinture, sculpture et des arts appliqués à l’industrie d’Alger, 1880, photographie imprimée sur papier, publiée dans Exposition de peinture, sculpture et des arts appliqués à l’industrie – catalogue des œuvres exposées, Alger, imprimerie administrative Gojo et cie, 1880, folio non paginé, Paris, Bibliothèque de l’Institut nationale d’Histoire de l’art.  

Bibliographie :   Société des Beaux-Arts, des Sciences et des Lettres d’Alger (dir.), Exposition de peinture, sculpture et des arts appliqués à l’industrie – catalogue des œuvres exposées, Alger, imprimerie administrative Gojo et cie, 1880, 105 p.  
Adrien Eudeline et Laurent Houssais, « Sociétés et premières expositions artistiques algéroises : une histoire revisitée (1851-1880 », dans Nos artistes aux colonies : sociétés, expositions et revues dans l’Empire français, 1851-1940, actes de la journée d’études, Bordeaux, Musée d’Aquitaine, 3-4 novembre 2011, organisées par le Centre François-Georges Pariset, université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, Laurent Houssais (dirs.) et Dominique Jarrassé (dirs.), Le Kremlin-Bicêtre, Éditions Esthétiques du divers, 2015, p. 37-57.

[1] Elle n’était jusqu’alors connue que par une reproduction tardive en 1935 dans la revue Algéria (octobre 1935, p. 26).
[2] Voir Société des Beaux-Arts, des Sciences et des Lettres d’Alger (dir.), Exposition de peinture, sculpture et des arts appliqués à l’industrie – catalogue des œuvres exposées, Alger, imprimerie administrative Gojo et cie, 1880, 105 p.
[3] Voir Adrien Eudeline et Laurent Houssais, « Sociétés et premières expositions artistiques algéroises : une histoire revisitée (1851-1880 », dans Nos artistes aux colonies : sociétés, expositions et revues dans l’Empire français, 1851-1940, actes de la journée d’études, Bordeaux, Musée d’Aquitaine, 3-4 novembre 2011, organisées par le Centre François-Georges Pariset, université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, Laurent Houssais (dirs.) et Dominique Jarrassé (dirs.), Le Kremlin-Bicêtre, Éditions Esthétiques du divers, 2015, p. 37-57.
[4] L’architecte Georges Guiauchain a édifié pour l’occasion un bâtiment en bois « décoré à la manière mauresque, avec double portique, atrium à ciel ouvert au milieu ». 
[5] Op. cit., p. 100, cat. n° 756-757.
[6] Adrien Eudeline et Laurent Houssais, « Sociétés et premières expositions artistiques algéroises : une histoire revisitée (1851-1880 », dans Nos artistes aux colonies : sociétés, expositions et revues dans l’Empire français, 1851-1940, actes de la journée d’études, Bordeaux, Musée d’Aquitaine, 3-4 novembre 2011, organisées par le Centre François-Georges Pariset, université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, Laurent Houssais (dirs.) et Dominique Jarrassé (dirs.), Le Kremlin-Bicêtre, Éditions Esthétiques du divers, 2015, p. 49.

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