Circulaire officielle imprimée signée par Simon Bernard (signature imprimée), deux apostilles signées l’une par le colonel John J. Abert (1788-1863) et la seconde par Charles Chouteau Gratiot (1786-1855). 2 pp. in-Folio. Adresse, marques postales, cachet de cire rouge brisé.
Cette circulaire est datée du 13 novembre 1830, quelques semaines avant le départ de Simon Bernard pour la France (janvier 1831). Celui-ci venant d’accepter une « mission d’observateur et de porte-parole de la bienveillance du gouvernement américain à l’égard du nouveau régime » à la demande du Président Jackson 1. Bernard considérait sa mission accomplit aux Etats-Unis, dans une lettre à Lafayette daté du 26 octobre 1830, il indique « […] Mes services deviennent ici de moins en moins nécessaires et ma tâche, soit sous le point de vue des ouvrages défensifs, soit sous celui des travaux civils peut être considérée comme achevée. ».
Cette circulaire adressée aux ingénieurs par le « Board of Internal Improvement » est donc l’aboutissement de 15 années de travail acharné. Elle précise en 8 points, la méthodologie permettant d’uniformiser les relevés topographiques : Toutes données relevées doivent être indiquées sur un plan topographique ou sur une coupe « sheets of the profiles ». Il indique diverses précisions sur la méthodologie à appliquer afin de réaliser les coupes, les plans et les tableaux informatifs. Le point 7 est une mise en garde sur la réalisation de points de détails pouvant engendrer de forts retards, avec une procédure stricte à suivre etc.
Ce document est contresigné par de figure emblématique de la cartographie américaine Charles Gratiot et John James Abert. Les deux cartographes signent le document, indiquent leur rang. Gratiot ajoute la mention “approved” juste au-dessus de sa signature.
ABERT, John James & GRATIOT, Charles Chouteau
John James AbertEtait un militaire américain. Il dirigea le Corps des ingénieurs topographes pendant 32 ans, au cours desquels il organisa la cartographie de l’Ouest américain. Les officiers qui travaillent sous ses ordres sont chargés d’explorer et de cartographier les terres situées à l’ouest du fleuve Mississippi. Il est élu membre de l’American Philosophical Society en 1832 et membre associé de l’American Academy of Arts and Sciences en 1845. En 1818, le département américain de la guerre crée le Bureau topographique au sein du Corps des ingénieurs, sous le commandement du major Isaac Roberdeau. Le Bureau topographique est composé de six hommes et a pour mission de collecter et de conserver des cartes et des rapports topographiques. À la mort de la Roberdeau en 1829, Abert prend la tête du Bureau.En 1831, Abert réussit à persuader le Congrès de retirer les ingénieurs topographes du corps des ingénieurs et de les placer directement sous l’autorité du secrétaire à la Guerre des États-Unis. En 1838, Abert est nommé à la tête du corps des ingénieurs topographes, poste qu’il occupera pendant 23 ans. Le corps des ingénieurs topographes compte alors trente-six officiers, dont six majors, quatre capitaines brevetés, six ingénieurs civils et vingt subalternes de ligne. Abert recrute les meilleurs soldats-scientifiques qu’il peut trouver. Parmi eux, John C. Frémont, William H. Emory et Andrew A. Humphreys. Abert était membre également membre de la Société de Géographie de Paris. Il a pris sa retraite de l’armée en septembre 1861. Les informations géographiques recueillies et publiées par ses officiers ont suscité l’admiration du monde scientifique, tandis que les avantages pratiques de leurs travaux ont été ressentis dans presque tous les États et tous les territoires.
Charles Chouteau Gratiot Après son service militaire pendant la guerre de 1812, Charles Chouteau Gratiot s’est tourné vers une carrière d’ingénieur. En 1814, Gratiot a été chargé de la construction d’un nouveau fort sur la rive sud du lac Huron, dans le territoire du Michigan. Le fort a été nommé Fort Gratiot en son honneur. Il était situé à l’emplacement actuel de Port Huron, dans le Michigan. Le fort servait de poste de traite et de point de contrôle pour le commerce des fourrures dans la région des Grands Lacs. En 1817, il est nommé ingénieur en chef dans le territoire du Michigan, où il supervise la construction d’infrastructures importantes. De 1819 à 1828, Gratiot occupe le poste d’ingénieur en chef pour la construction des défenses à Hampton Roads, en Virginie. Dans ce rôle, il est responsable de la planification et de la mise en œuvre de projets de construction de fortifications et d’autres infrastructures militaires stratégiques. Le 24 mai 1828, Gratiot est promu au rang de colonel du génie et reçoit le titre de général de brigade breveté. Il devient l’ingénieur en chef de l’armée américaine, un poste de grande responsabilité. Pendant son mandat de dix ans en tant qu’ingénieur en chef, il supervise un programme de construction de rivières, de ports, de routes et de fortifications en pleine expansion. Sous la direction de Gratiot, de nombreux projets d’infrastructure stratégique sont réalisés, contribuant à la modernisation et à la sécurisation des voies de communication et des défenses militaires du pays. Son expertise en ingénierie est largement reconnue et son leadership est salué dans le domaine de la construction et de l’amélioration des infrastructures militaires. Charles Chouteau Gratiot décède le 18 septembre 1855 à St. Louis
Très intéressante lettre dans laquelle apparaît son sens aigu de la politique, réfugié aux Etats-Unis, il reste au cœur des jeux de pouvoir et cherche à s’enrichir en spéculant.