JULIEN, Stanislas Aignan

Archives d'un sinologue

Paris, de 1844 à [1871]

  • Dimensions: in-4 (19,2 x 24,8 cm) et in-8 (13,2 x 21,6 cm)
  • Condition: A

Référence: 261-1

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Description

Bel ensemble de 10 documents, 7 lettres autographes signées, une note et deux manuscrits, Paris et (s.l.), documents datés de 1844 à [1871] et (s.d.). 15 pp. in-4 et in-8. Dont 2 pages d’idéogrammes chinois, quelques en-têtes du Collège de France. 

Cet intéressant ensemble comprend :

Une très intéressante lettre à ” M. [Edouard] Biot ” datée de juin 1844, dans laquelle il annonce « apporter la note que vous avez bien voulu me demander ; j’y ai ajouté les titres des ouvrages de Kouo-chéou-king (1) dont j’avais conservé la note. La liste chinoise est disposée de manière qu’on puisse la faire précéder d’observations, écrites en Russe et adressées à l’Archimandrite [Polycarp Tugarinov] qui est à la tête de la mission de Pékin (2) […] ».
la note annoncée n’est pas présente, cependant nous conservons avec cette lettre la liste des ouvrages en chinois (indications en haut de la page) “liste des ouvrages de Ko-Tcheou-King“. Edouard Biot publia en 1845, un Essai sur l’Histoire de l’instruction publique en Chine et de la corporation des lettrés […], dans lequel il évoque le ” fameux Ko-Tcheou-King “.

 Une passionnante lettre datée du 18 aout 1844, à l’aspect de brouillon, fort de ratures, corrections et ajouts. Ces divers repentirs nous plongent dans les réflexions de Stanislas Julien.
Cette lettre traite plus particulièrement de philologie, il indique ” (d’après la préface du dictionnaire des caractères cursifs appelés Tsao-tseu), l’indication des époques où ont été inventées les différentes espèces d’écritures chinoises ; d’où il est facile de conclure que M. Davis se trompe avec M. Lepuis ( ?) (secrétaire de la Société Archéologique de Rome, chef actuel de la commission Scientifique envoyée en Egypte par le Gouvt Prussien) en disant (dans son ouvrage sur la chine – voir l’explication des planches en tête de chaque volume) qu’une petite fiole chinoise, portant des caractères cursifs assez lisibles, aurait été trouvée dans le tombeaux pharaonique. […] “.
Il poursuit sa lettre avec des nombreuses notes sur la composition des caractères sous les différents règnes ” 2695 av J. CH (L’empereur) Hoang-ti ordonna à Tsang-Kie de travailler à la composition des caractères. […] (entre l’an 76 et 89 de J.Ch) Les caractères Thsao ont été inventés pour le règne de l’empereur Tchang-ti, de la dynastie des Hân, lequel regna de 76 à 89 de J. Ch. […] “. 
Le post-scriptum informe son correspondant de sa dernière publication, une préface, dans laquelle il ” donne les divisions de la Bibliothèque de l’empereur Khien-Long ” il conclut ” On peut par cette notice, se faire une idée de l’immensité de la littérature chinoise. ” (3)

Un billet daté du 13 mai 1856, annonçant la suppression de ses cours du 14 mai, date des obsèques de M. Binet.

Une lettre du 13 janvier 1859, dans laquelle il propose à son confrère ” un carré de O-Krao ou colle de peau d’âne, substance très renommée en Chine […] “. La colle de peau d’Âne ou E jiao est une substance notamment utilisée dans la médecine chinoise traditionnelle. 

 Une lettre datée du 11 août 1861, dans laquelle il donne la nouvelle adresse du ” célèbre sinologue – astronome ” anglais M. Wylie. 

Une lettre du 5 juillet 1866, riche d’informations, il évoque son mémoire traitant de la fabrication des encres, car ” l’encre de Chine, fait partie d’un grand travail sur la Chimie des chinois […] il vous suffirait d’insérer, dans le prochain Bulletin, une note de quelques lignes où l’erreur commise par l’illustre Cuvier (traité des poissons, tam, pag…) serait rectifié par les observateurs très justes de M. de Blainville, auxquelles vous pourriez ajouter le témoignage du professeur de chinois […] qui a traduit un long mémoire, encore inédit, sur la fabrication de l’encre de chine, avec le noir de fumée de l’huile de lin ou de bois de pin. “.

Lettre datée du 9 avril 1870, correspondance traitant d’affaires familiales. 

Note autographe au dos d’un faire-part de mariage daté du 20 septembre 1871. Prière d’insérer rédigée par Stanislas Julien, dans laquelle il demande d’introduire des corrections dans le ” prochain n° du Journal “. Nous pensons que cette rectification s’insère dans la longue querelle entre Stanislas Julien et Guillaume Pauthier, à propos d’une publication de Stanislas Julien publiée dans un recueil collectif en 1867. Stanislas ” affirme avoir su, le premier, sans « se laisser effrayer par [d]es difficultés en apparence si redoutables », déchiffrer le Tao-te-king, dont son maître lui-même avait abandonné la traduction ” (4)…

Le dernier document est une double page d’idéogrammes des ” noms des poissons décrits dans l’Encyclopédie Pen-Kao-Kang-Mou “. Nous supposons que l’encyclopédie évoquée dans le titre du document est la Pen Ts’ao Kang Mu, dont la première édition date de 1596 et fut compilé par Li Shih-Chen [Li Shizhen 李時珍 (1518-1593)]. La page présentée indique les idéogrammes des poissons, leur nom et pour certain une traduction. Par exemple, quatrième colonne en partant de la gauche, second idéogramme :

”  鲨鱼 cha yu ” ou Shāyú qui veut dire requin (Transcription phonétique : Hanyu Pinyin).

Notes :

(1) Kouo cheou-king ou Kouo cheou-tsing nom donné à l’astronome Chinois Guo Shoujing (1231-1316) transcription phonétique de son nom. Dans la note il est nommé ” Kou-Tcheou-king “.

(2) Vers 1726, le monastère de l’Assomption fut fondé à Pékin. Il resta vide de moine, les quelques occupants remplissaient des fonctions diplomatiques entre ses deux puissances. Une véritable ambassade fut créée en 1860, le monastère à partir de cette date reprit sa fonction première d’évangélisation.

(3) Stanislas Julien, Le Livre de la voie et de la vertu composé dans le Vie siècle avant l’Ere chrétienne par le philosophe Lao-Tseu, traduit […], Paris, Imprimerie Royale, 1842

(4) Voir Clément Fabre, La sinologie est un sport de combat, l’affaire Paul Perny et les querelles sinologiques à Paris au XIXe siècle in Genèses, 2018/1 (n°110). p12 à 31.

Bibliographie : 

Anagnostès, La mission russe de Pékin in Echos d’Orient, tome 5, n°4, 1902, p 248-250

Edouard Biot, Essai sur l’histoire de l’instruction publique en chine et de la corporation des lettrés depuis les temps anciens jusqu’à nos jours, Benjamin Duprat libraire, Paris, 1845,

Abel-Rémusat, Recherches sur la ville de Kara-Koroum, avec des éclaircissemens sur plusieurs points obscurs de la géographie de la Tartarie dans le Moyen Âge in Histoire et mémoires de l’institut royal de France, Mémoires de l’institut de France, 1824, pp. 234-291.

Stanislas Julien, Le livre de la voie et de la vertu, composé dans le Vie siècle avant l’Ere Chrétienne par le philosophe Lao-Tseu […], Imprimerie Royale, Paris, 1842.

JULIEN, Stanislas Aignan

né le 13 avril 1797 à Orléans, en France, et décédé le 14 février 1873 à Paris, était un éminent sinologue français. 
Julien développa très tôt un intérêt pour les cultures et les langues orientales. En 1814, il rejoignit le Collège de France, où il étudia le chinois sous la tutelle de Jean-Pierre Abel-Rémusat.
Julien se distingua par sa maîtrise de nombreuses langues telles le grec, l’arabe, l’hébreu, le persan, le sanskrit et le chinois. Abel Rémusat lui enseigne également le mandchou.Il s’obstine à fonder une méthode claire, sans approximation, capable d’expliquer la langue chinoise. Dans cette optique, il s’inspire du travail d’Abel-Rémusat et de Joshua Marshman.
« L’une des constantes de l’œuvre de Julien est son intérêt pour la grammaire du chinois dont la possession est la clef de la compréhension de la langue et, par-là, de la réussite du travail de traduction. […] La littérature chinoise en langue vulgaire constitue l’une des préoccupations essentielles de Julien. Il s’attaque surtout aux romans, aux nouvelles et au théâtre, dans la continuité de Rémusat, traduisant d’abord L’histoire du cercle de craie (1832), puis Blanche et bleue ou les deux couleuvres fées (1834) et L’orphelin de la Chine (1834), une pièce précédemment traduite par le P. Prémare et adaptée par Voltaire. » (1)
Ces ouvrages sur la Chine et l’inde contribuèrent à l’avancement de la compréhension et au rayonnement de ces civilisation en France

(1) extrait d’une biographie publiée sur le site de la BNF par Jean-Pierre Drège, directeur d’études émérite à l’EPHE-PSL.

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