PARDIES, Ignace-Gaston

[Carte céleste : Hydrus, Toucan, Indus, Chamaeleon, Phoenix...]

Paris, G[aspard] Duchange [graveur], 1693

  • Dimensions: 49 x 49 cm sur feuille 50 x 71,3 cm
  • Condition: Restaurée
  • Couleur: Coloriée à la main
  • Technique: Gravure sur cuivre
  • Description de l'état: Très bon

Référence: 851-35

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Description

La sixième et dernière carte de la série des cartes d’étoiles et de constellations d’Ignace Gaston Pardies est centrée sur le cercle polaire antarctique. Elle se distingue par l’art de Pardies et est rehaussée de couleurs à la main. Cette carte du ciel illustre les constellations de l’Hydre, du Toucan, de l’Indien, du Caméléon, du Phénix, du Dorade, de l’Éridan, de la Grue, de l’Abeille, du Paon… Elle montre aussi des parties de la Couronne boréale australe, du Centaure, du Loup, de l’Argo, du Sagittaire et du Scorpion. Dans les marges de cette carte se trouve la table des constellations avec l’avis au lecteur, indiquant que les chemins des comètes parus depuis l’an 1674 ont été ajoutés à cette deuxième édition. En fait, toutes les éditions de l’Atlas de Pardies décrivent les trajectoires de comètes historiquement célèbres et importantes. L’édition de 1674 retrace les comètes de 1577, 1607, 1619, 1664-1665. L’édition de 1690 ajoute la comète de Halley observée par Cassini en 1682 et la comète de Newton observée en 1680 (Lachièze-Rey & Luminet, p. 104).

Les projections des constellations de Pardies sont basées sur l’Uranometria de Bayer, mais il a su combiner ses connaissances en mathématiques et en géométrie avec son art exquis pour appliquer la projection cartographique gnomonique. Ses cartes étaient très précises, car il était connu pour correspondre avec plusieurs scientifiques et astronomes européens tels qu’Isaac Newton, Christiaan Huygen et Gottfried Wilhelm Leibniz. Le résultat fut révolutionnaire à la fin du XVIIe siècle : si les six cartes étaient assemblées, elles formeraient une représentation cubique de l’univers.

Ces cartes ont ensuite été assemblées et publiées par le père Jean de Fontaney dans un atlas intitulé Globi coelestis in tabulas planas qui existe en trois éditions, toutes publiées après la mort de Pardies. La première a été publiée en 1674, la deuxième en 1693 et la troisième en 1700. Elles se composent de six magnifiques gravures sur cuivre de Guillaume Vallet (1632-1704), graveur du roi et membre de l’Académie de peinture et de sculpture. Deux colonnes de textes parallèles en latin et en français ont été ajoutées sur les marges gauche et droite de chaque planche. Les textes comprennent des explications sur la lecture des constellations avec des exemples.

Références :

Lachièze-Rey, M. & Luminet J.P. (1998). Figures du Ciel … Seuil / Bibliothèque nationale de France.

Médiathèques de Pau-Béarn-Pyrénées. Globi coelestis in tabulas planas, l’Atlas d’Ignace-Gaston Pardieshttps://mediatheques.agglo-pau.fr/patrimoine/tresors-et-coups-de-coeur/988-globi-coelestis-in-tabulas-planas-l-atlas-d-ignace-gaston-pardies.

Sanchez Jean-Christophe. L’astronomie dans le Sud-Ouest de la France au XVIIe siècle. In : Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 121, N°265, 2009. Le temps de la grande couronne d’Aragon. pp. 57-79. DOI: https://doi.org/10.3406/anami.2009.7251

PARDIES, Ignace-Gaston

Ignace-Gaston Pardies, érudit béarnais du XVIIe siècle, est né en 1636. Il devient membre de la Compagnie des Jésuites en 1652 à l’âge de seize ans. Il a étudié la philosophie et la physique à Toulouse avec le mathématicien Pierre Fermat et devenu ensuite professeur au collège Louis-le-Grand à Paris.  Pardies est connu pour être proche de plusieurs savants européens. Il a été le correspondant d’Isaac Newton et a été l’un des pionniers de la théorie ondulatoire de la lumière, qu’il a identifiée à une vibration harmonique. Son ouvrage le plus célèbre, “Discours de la connaissance des bêtes”, a été publié un an avant sa mort, en 1673. Dans l’histoire de la cartographie, il est connu pour ses magnifiques six cartes célestes représentant le ciel vu de la terre. 

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