[Anonyme]
Cheval persan mâle à la robe brune
ca. 1765
- Dimensions: 27 x 40 cm
- Condition: Très bon
- Couleur: Coloris Original
Référence: 399-20
Vendu
Out of stock
Description
Encre noire et peinture sur papier. Inscription manuscrite en japonais et hollandais sur la partie haute et droite du dessin. Présence de petits trous de vers. Étiquette de la boutique Doi Hanga à Tokyo (Tokyo Kanda Suehiro Chou). Bibliographie : Inédit.
L’importation de races chevalines d’origine persane au Japon témoigne des relations complexes de ce pays avec l’étranger et constitue également un véritable manifeste sur l’histoire connectée et sur les échanges mondialisés durant le shogunat Tokugawa. L’historienne Martha Chaiklin précise notamment qu’au XVIIIe siècle : « Indigenous Japanese horses were small, however, and foreign horses were specifically imported to crossbreed with native animals to produce larger specimens. Crossbreeding with Mongolian and central Asian horses seems to have occurred from at least the fifth century.
After Hideyoshi received the gift of a Spanish horse, interest appears to have arisen in crossbreeding with these larger horses. These imports came in the guise of gifts for the shogun and were usually directly requested rather than brought at the whim or diplomatic needs of the Dutch. Imports in the early modern period were nearly all designated in the documents as Arabians or Persians, which were generally very large and elegant. The first horse imported for crossbreeding was a Persian gifted to Shogun Iemitsu in 1633. Unfortunately the stallion was apparently sterile and no offspring resulted. Others were imported in the years that followed (1637, 1638, 1640), but there is no record of successful crossbreeding until 1668. Ironically, these two horses were almost rejected because the shogun had found their dappled gray coats inauspicious. Japanese interest in importing horses occurred periodically through the eighteenth century, ending when the shogun’s son fell off an Arabian and died in 1779. This tragic accident seems to have dampened interest in the large and spirited horses. For the Dutch the horse was a loss too, because the accident deprived them of their anticipated counter-gift. The merchants were therefore not inclined to repeat the loss »[1].
Cette feuille inédite appartient ainsi à un petit corpus d’œuvres qui recensent les demandes émises par les Japonais auprès des Hollandais. Ces dessins ont été réalisés par des peintres officiels en vue d’informer le shôgun. Ils servaient aussi aux familles de fonctionnaires en charge de superviser ce type de travail (les Takagi) qui pouvaient en garder ainsi parfois des exemplaires ou les donner aux marchands hollandais. De fait, les œuvres de ce type sont rares et pour la quasi-totalité actuellement conservées aux archives de Leyde ou dans des institutions japonaises. Il existe par exemple à la Bibliothèque de la Diète un rouleau de peintures représentant 21 chevaux importés à Nagasaki, provenant de Perse ou de Java. Cet ensemble serait lui-même une copie, sans doute partielle, d’une série de 5 albums conservés à la bibliothèque de l’université Keiô, qui comporte 225 sujets, consacrés aux animaux « rares » importés à Nagasaki (慶応義塾大学所蔵『唐蘭船持渡鳥獣之図』(長崎・高木家伝来)).
D’un grand intérêt historique, cette feuille est un témoignage passionnant sur l’histoire des équidés au Japon et vient également attester de la riche culture équestre de ce pays. Bibliographie 舶来鳥獣図誌―唐蘭船持渡鳥獣之図と外国産鳥之図 (博物図譜ライブラリー), 1992, 143 p.
Martha Chaiklin, Cultural Commerce and Dutch Commercial Culture : The Influence of European Material Culture on Japan,1700–1850, Leyde, Leiden Research School CNWS, 2003, 279 p.
Martha Chaiklin, « The Merchant’s Ark : Live Animal Gifts in Early Modern Dutch-Japanese Relations », dans World History Connected, février 2012, consulté le 27 septembre 2021 : https://worldhistoryconnected.press.uillinois.edu/9.1/chaiklin.html.
Michael Laver (dir.), The Dutch East India Company in early modern Japan : gift giving and diplomacy, Londres, Bloomsbury Academic, 2020, 171 p.
Christopher Joby, The Dutch language in Japan (1600-1900) : a cultural and sociolinguistic study of Dutch as a contact language in Tokugawa and Meiji Japan, Leyde, Brill, 2020, 514 p. [1]
Martha Chaiklin, « The Merchant’s Ark : Live Animal Gifts in Early Modern Dutch-Japanese Relations », dans World History Connected, février 2012, consulté le 27 septembre 2021 : https://worldhistoryconnected.press.uillinois.edu/9.1/chaiklin.html.
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