De l'Inde à l'Arabie la prise du vaisseau Neptune

après 1743

  • Dimensions: 19 x 30 cm
  • Condition: B

Référence: 285-22

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Description

Manuscrit anonyme (s.l.n.d.) 10 pp. ½ (bifeuillet) gd in-folio. Le premier bifeuillet est déchiré en son milieu.

Très intéressant témoignage d’un des membres de l’équipage du Neptune, Bâtiment qui fut pris par des pirates Maures au large de Mahé. 

Notre témoin explique « Je m’embarquais sur le vaisseau le Neptune pour le voyage de Moka en Arabie pour le lequel je suis parti de Pondichéry le 9 de février 1743. […] Nous arrivâmes à Mahé qui est un comptoir de notre nation situé à la côte de Malabar […] nous restâmes à ce comptoir pour prendre des marchandises de cette cote jusqu’au 11 mars quand nous appareillâmes pour faire route à la cote d’Arabie. 
Le 12 au soir, nous vimes au soleil couchant deux embarcations que l’on nomme galvette (cela est beaucoup plus petit qu’une demi-galère) qui se parlaient. Et ensuite l’une fit route dans le sud, l’autre dans le nord pour nous reconnaître. Nous vimes bien que c’était des pirates. À la nuit fermante, nous priment le parti pour les éviter de faire route dans l’Est pour gagner la terre, mais le calme nous prit et nous fumes obligés de demeurer à 11 lieux de la terre. À dix heures du même soir, nous vimes les deux mêmes embarcations à une portée de canon de nous. Nous primes les armes pour nous défendre, mais elles ne voulaient que nous reconnaître pour aller avertir leur escadre qui était composée en tout de trois palles et de trois galvettes […] À trois heures du matin, l’on vit les six embarcations. Et nous vimes bien que nous étions prêts d’être attaqué. Tous vinrent pour nous reconnaître sans tirer un coup de canon. Nous ne jugeâmes pas d’en faire de même, nous tirâmes deux coups de canon, mais nous ne fimes rien, au contraire, car le feu pris à notre vaisseau, qui fut cependant bientôt éteint sur les cinq heures du matin. Il y eut une galvette qui vint derrière nous et, après avoir bien tourné, elles nous tira un coup de canon qui était leur signal et ensuite elle fut rejoindre son escadre qui faisait fort au large de nous la ronde Sur les six heures du matin, toute l’escadre, des pirates bouselots, c’est le nom de ces misérables, vinrent derrière nous et se disposèrent au combat. […] » il détaille l’armement des bâtiments pirates et le compare avec celui du Neptune. Il poursuit en détaillant la suite des manœuvres […] Ils nous démâtèrent sur les deux heures puis vinrent à l’abordage que nous défendîmes jusqu’à trois heures : cette défense fut des plus sanglantes et des plus vives. Quoique nous ne fussions dans notre vaisseau que douze hommes pour nous défendre contre quatorze mille hommes dont l’escadre était  […] ». Notre témoin évoque sa situation propre, puis celle de l’équipage « Premièrement, je fus blessé d’un coup de fusil à deux balles en rendant mon arme. Je tombais évanoui, Deux Cipayes, c’est deux de leurs soldats me relevèrent, mais il y en eut, de fait, deux pirates qui furent assez exécrables pour me donner deux coups de sobre sur le ventre, heureusement que j’avais le ceinturon de mon couteau de chasse avec la boucle, qui était d’argent, me para ces deux coups, mais il faut vous dire qu’ils étoient si bien appliqués que la boucle en fut. […] un des chefs ne fut venu qui les empêcha et m’ordonna de lui faire Salam ce que je fus obligé de faire à la force et ensuite je passai entre cinquante ou soixante de ces misérables qui étaient tout le sabre nu tiré sur moi. Je leur fis Salam en tremblant et ils me firent conduire dans le parc aux cochons ou un de ces barbares me faisait marcher la pointe du sobre dans le derrière. […] Je restais là plus de deux heures sans voir un de mes pauvres camarades de naufrage et d’infortune, mais je n’avais gardé de les voir, car une partie était massacrée et les autres que l’on xxxxxx. Nous avions un Père Recollé, missionnaire passager pour Moka, qui eut le crane enlevé dessus la tête, ayant le crucifix à la main et à genoux. et c’est à côté deux enfants de 11 et 12 ans qui furent massacrés. Ainsi dans le même endroit, notre boulanger eut le bras et une cuisse coupée: heureusement pour lui qu’il tombât évanoui, qu’il le crurent mort, il l’abandonnèrent. Le capitaine de notre vaisseau qui est vieux routier pour la cote, qui a toujours navigué dans les corsaires, vit ce massacre, il voulut aller à leurs secours. Il en tua deux hommes, mais […] il eut le bras gauche coupé, un morceau du crane emporté et le pouce de la main droite coupé et plusieurs autres coups qui heureusement ne furent pas dangereux. […] le second capitaine du vaisseau eut le bras gauche coupé sans s’en apercevoir et voulant se sauver, se jeta à la mer et comme il savait nager du bras droit […] Comme vous voyez enfin, nous fumes pris le 13° après-midi et nous y restâmes jusqu’au 22. Pendant ce temps-là, ils voulurent mille fois nous tuer et ne nous donnaient que de l’eau de riz à boire et un canard par jour pour faire du bouillon à tout ce que nous étions de blessés. Et ils déchargèrent en partie notre vaisseau pour charger leurs embarcations et pillèrent tous nos effets et une grande partie des marchandises. Nous eûmes le malheur de dire que nous avions à Mahé cinq vaisseaux de guerre français […] ». Après ce long récit de la prise du Neptune par les pirates, notre témoin repend espoir « le vingt-deux au matin, ils ne se méfièrent pas de trois vaisseaux portugais qui étaient en rade de Mangalore et qui appareillèrent sur nous. Ils crurent que c’était un de leurs vaisseaux qui revenait de Chine, car la confiance des bouselots était bien fondée, puis qu’ils étaient en traité de paix avec les Portugais et même ces pirates crurent que les Portugais faisaient route pour se retourner à Goa. Ils furent attaquer un petit vaisseau Maure qui était à vue à une demi-lieue de cette armada de guerre. Heureusement que ce pauvre misérable eut bon vent pour courir sur l’Armada. Pour lors, ces pirates revinrent rejoindre notre vaisseau, mais ils ne s’attendaient pas à ce que les vaisseaux portugais attendent la nuit pour courir sur nous, ce qu’ils firent bravement à neuf heures du soir du vingt-deux […] Les Portugais, qui nous firent une action si généreuse, n’en agirent pas de même par la suite, car non seulement ils nous traitaient en prisonnier, mais ils agirent avec nous comme des pirates. Je ne peux pas vous en dire davantage, cela serait trop long. ce que je puis vous dire ».

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