Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers

Description

35 volumes in-folio comprenant 17 tomes de texte, 11 tomes de planches, 5 tomes de supplément dont 1 de planches et 2 tomes de Table analytique; plein veau tacheté, dos à 6 nerfs richement ornés, pièces de titre en maroquin rouge et de tomaison en maroquin havane, tranches rouges (Reliure de l’époque). Quelques feuilles brunies, quelques rousseurs, quelques petites déchirures mineures, quelques petits manques de papier (dans les coins), des petites salissures. Le frontispice daté de 1776 et a été ajouté. Le volume XI des planches contient les 2 feuilles de la “Table alphabétique des matières…” (3 p) et la feuille “Etat général des volumes de discours et de planches…” (1 p).

Notre exemplaire comprend le Prospectus publié en 1750 annonçant le lancement de l’Encyclopédie ainsi que les portraits qui ne se rencontrent pas souvent de M.M de Montesquieu, de Voltaire, d’Alembert & Diderot gravés par M. B. L. Henriquez, graveur de S.M.I. de toutes les Russies, de l’Académie Impériale des Beaux Arts de St. Pétersbourg ; le premier, d’après le tableau qui est à l’Académie Françoise ; le second, d’après le portrait peint à Ferney en 1774, par Baral; le troisième, d’après Jollain, peintre du roi; le quatrième, d’après Vanloo. Comme l’indique le Catalogue hebdomadaire, ou Liste des livres, estampes, cartes, etc. de l’année 1777, ces portraits étaient vendus séparément et destinés à être insérés dans l’Encyclopédie.

Provenance : ex-libris “Ex. Bibliotheca a L. Brongniart P.P.”, avec les armes de la famille Brongniart, d’or, au chevron d’azur accompagné de trois têtes de léopard de même lampassées de gueules. Probablement de la bibliothèque d’Antoine Louis Brongniart (1742 à 1804), maître apothicaire à Paris et démonstrateur de chimie au Collège de Pharmacie à partir de 1777, frère cadet du célèbre architecte Alexandre-Théodore Brongniart.

Quelques défauts : quelques feuillets brunis, quelques rousseurs, petites déchirures et manques de papier sans gravité. Le Prospectus légèrement plus court avec quelques brunissures sur les bords. EDITION ORIGINALE.

Exemplaire bien complet des 3129 planches dont une grande partie dépliantes (les planches doubles comptant pour 2, les triples pour 3 et les quadruples pour 4), du frontispice gravé par le Prévost d’après Cochin et du feuillet d’explication du frontispice livrés en 1772, des 3 planches supplémentaires de l’Hermaphrodite (souvent manquantes), des tableaux dépliants présents dans les tomes I, VII et VIII de texte, les tomes I, II et III du Supplément et le tome I de la Table analytique, des 2 ff. de « Table alphabétique des matières… » et du f. « Etat général des volumes de discours et de planches… » au tome XI de planches (in fine).

Véritable « Entreprise éditoriale, philosophique et scientifique » du siècle des Lumières, l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, fut éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et d’Alembert qui s’entourèrent de plus de 150 collaborateurs français et étrangers : écrivains, philosophes, savants, dessinateurs, graveurs… Parmi les grands esprits de l’époque : Daubenton (histoire naturelle), Montesquieu (littérature), Rousseau (musique), Turgot (économie), … et bien entendu Diderot (histoire de la philosophie) et d’Alembert (mathématiques).

L’objectif d’une telle entreprise était de rassembler, vulgariser, synthétiser les connaissances de l’époque, et ainsi favoriser la diffusion de la philosophie des Lumières.

Edité par souscription, ce Dictionnaire universel des arts et sciences devait comporter 10 volumes. Les deux premiers parurent en 1751-52, les cinq suivants de 1753 à 1757, la publication ayant été frappée d’interdiction temporaire en 1752, puis définitive en 1759 avec révocation du privilège royal.

Afin de dédommager les souscripteurs, Diderot obtint un nouveau privilège pour l’édition d’un recueil de mille planches en taille-douce sur les sciences, les arts mécaniques… Onze volumes furent ainsi publiés entre 1762 et 1772. Ces premiers volumes de texte (tomes I à VII) et planches (I à XI) parurent à l’adresse des libraires associés Le Breton, Briasson, David et Durand.L’élaboration de l’Encyclopédie se poursuivit entre-temps dans l’ombre. Dix volumes de texte (tomes VIII à XVII) furent imprimés de manière clandestine sous la direction du libraire Le Breton, sans privilège, à la fausse adresse de Samuel Faulche à Neuchâtel et à la date de 1765.

En 1768, Panckoucke, libraire de l’Imprimerie royale et de l’Académie des sciences, racheta les droits et les cuivres aux libraires associés. Cinq volumes de Supplément dont un de planches furent publiés en 1776 et 1777, à Amsterdam chez Rey, et à Paris chez Panckoucke, Stoupe et Brunet sous la direction de J.B. Robinet. Les deux volumes de Table analytique par Pierre Mouchon parurent en 1780 à l’adresse de Panckoucke à Paris, et de Rey à Amsterdam.

L’ensemble des 35 volumes de cette première encyclopédie française totalise plus de 18 000 pages de texte, près de 74 000 articles et 3 000 illustrations. Son succès retentissant entraîna de nombreuses réimpressions et contrefaçons.

Bel exemplaire, LE PLUS COMPLET, dans une reliure uniforme en plein veau de l’époque.