Fables choisies, mises en vers.

Description

Quatre volumes in-folio (49,5×34,5cm), plein maroquin rouge, triple filet doré en encadrement des plats avec fleurons dorés dans les angles et armes au centre, dos à 7 nerfs ornés de caissons à motifs dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin lavallière, filets dorés sur les coupes, dentelle intérieure dorée, gardes de soie bleu ciel à motifs, tranches dorées. Reliure de l’époque aux armes du marquis de Miromesnil. 

Volume I. [iv] pp., portrait, frontispice, xxx (dont titre), xviij, 124 pp., 70 pl. – Volume II. [4], ij, 135 pp., 68 pl. – Volume III. [4], iv, 146 pp, 68 pl. – Volume IV. [iv], ij, 188 pp., 69 pl.

Edition originale des Fables de La Fontaine illustrées par Oudry, dans une élégante reliure de l’époque en maroquin rouge aux armes d’Armand-Thomas Hue, marquis de Miromesnil. 

Exemplaire sur grand papier des Fables de la Fontaine précédé d’une Vie de La Fontaine par Montenault, et illustré d’un frontispice par Jean-Baptiste Oudry terminé par Dupuis et gravé par Charles-Nicolas Cochin et de 275 figures hors texte dessinées par Oudry et gravées en taille-douce par Aveline, Baquoy, Cochin, Lebas, Pasquier, … Les très beaux et très nombreux culs-de-lampe à motifs floraux ou allégoriques furent gravés sur bois par Le Sueur et Papillon d’après les compositions du peintre de fleurs J.-J. Bachelier, et la partie typographique fut confiée à Charles-Antoine Jombert. La seconde gravure illustrant la fable Le singe et le léopard après la lettre.

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) connut ses premiers succès en tant que portraitiste avant d’être reçu à l’Académie Royale en 1719 en tant que peintre d’histoire. Vers 1727, il décida de se consacrer exclusivement à l’étude et à la reproduction d’animaux, genre spécial dans lequel il excella rapidement, travaillant notamment à Versailles pour le roi pour lequel il exécuta plusieurs scènes de chasse ou encore le portrait de ses chiens. Devenu directeur artistique de la Manufacture de Beauvais, il dessina les 276 figures illustrant les Fables de La Fontaine au crayon noir, encre, lavis et gouache blanche, entre 1729 et 1734. 

Jean-Louis Regnard de Montenault, qui avait acquis les dessins d’Oudry et formé le projet d’une belle édition des Fables à la mémoire du grand fabuliste, confia la direction artistique du projet à Charles-Nicolas Cochin (1715-1790) qui redessina à la mine de plomb les dessins d’Oudry avant de les faire graver par différents artistes.  Dans l’Avertissement de l’éditeur, il fait l’éloge d’Oudry ” … il étudia ces fables et [qu’il] sut si bien s’approprier dans ses dessins les idées du poète, que l’on dirait en quelque façon que la même Muse s’est servie du crayon de M. Oudry pour nous les tracer d’une manière aussi poétique qu’ingénieuse et naturelle. Aussi peut-on à juste titre l’appeler lui-même, le La Fontaine de la Peinture. Puisque personne n’a mieux su faire agir et parler les animaux qu’il l’a fait dans ses tableaux, et particulièrement dans les dessins que nous annonçons.” Les planches d’Oudry eurent une influence considérable par la suite, tant dans le domaine de la porcelaine, que celui du papier peint, de la tapisserie, des objets d’art…

Provenance : de la bibliothèque du magistrat, homme de lettres et politique français Armand-Thomas Hue, marquis de Miromesnil (1723-1796), avec ses armes frappées au centre des plats. Membre puis directeur de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, Armand-Thomas Hue fut également premier président du parlement de Normandie avant d’être nommé garde des sceaux par Louis XVI en 1774. Sa vaste bibliothèque, forte de plus de trois mille ouvrages, comportait plusieurs éditions différentes des Fables. L’exemplaire ici présent y est décrit sous le n° 2098.

Légers défauts (quelques restaurations anciennes, quelques petites salissures et très petites déchirures, quelques rousseurs au frontispice et mouillures marginales au tome II. Au tome 4, la planche La perdrix de la fable CLXXXIX Les deux rats, le renard et l’oeuf a été rapportée au niveau de l’image et contrecollée sur un feuillet). 

Bon exemplaire malgré quelques défauts, en édition originale, dans une élégante reliure de l’époque en maroquin rouge aux armes d’Armand-Thomas Hue, marquis de Miromesnil (OHR pl. 2311, fer 1), avec la planche du Singe et le léopard en second tirage.

Cohen, 548-550 ; Portalis, 479-489 ; Rochambeau, n°86 ; OHR pl. 2311, fer 1 ; Catalogue des livres qui composent la bibliothèque de Mgr Hue de Miromenil, garde des sceaux de France, Paris, Valade, 1781 (n°2098).