ORTELIUS, Abraham

Islandia

Antwerp, 1602

  • Dimensions: 34 x 49,5 cm sur feuille 42 x 55,5 cm
  • Technique: Gravure sur cuivre
  • Couleur: Coloriée à la main
  • Condition: Restaurations mineures, traces de peinture dans les marges

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Description

La mythique « monster map » d’Islande d’Ortelius.

Carte emblématique du Theatrum Orbis Terrarum, Islandia est la première représentation largement diffusée d’Islande fondée sur des sources indigènes, et l’une des plus spectaculaires cartes « à monstres » de la Renaissance. Le tracé, encore imparfait au regard des normes modernes, marque toutefois un saut qualitatif : l’île est couverte de plus de 200 toponymes (en majorité d’usage danois), avec montagnes, fjords, glaciers, et le volcan Hekla figuré en éruption – accompagné de la légende latine fameuse (« Hekla perpetuis damnata estib. et nivibus horrendo boatu lapides evomit »). Autour des côtes, ours polaires dérivant sur des glaces, blocs de bois flotté et amas d’ambre gris ancrent la scène dans le réel nordique.

Ortelius crédite Anders Sørensen Vedel (Andreas Velleius) pour la transmission du matériau ; l’érudition moderne s’accorde à voir derrière cette base l’œuvre d’un Islandais, Gudbrandur Thorláksson, évêque de Hólar (mathématicien et astronome), dont les listes de lieux et relevés ont fourni la trame toponymique. Le réalisme géographique se double d’une mise en scène dramatique, l’océan environnant étant animé de créatures marines fabuleuses. Héritées pour partie de la Carta Marina d’Olaus Magnus, elles mêlent animaux imaginaires et espèces réelles. Chacune est désignée par une lettre renvoyant à un commentaire au verso : le narval, dont la « corne » est réputée antidote aux poisons, l’hippocampe redouté des pêcheurs, la baleine protectrice dite Steipereidur, ou encore le morse aux canines gigantesques. À ces visions légendaires s’ajoutent des évocations réalistes comme les ours polaires dérivant sur la glace, les blocs d’ambre et le bois flotté, ressources vitales pour une île dépourvue de forêts.

Cette carte est ornée de deux cartouches décoratifs : un cartouche de titre et un de dédicace. Ce dernier précise que la carte est réalisée et dédiée par Andreas Velleius à Frédéric II, roi des Danois, Norvégiens, Slaves, Goths, etc. Andreas Sorensen Vedel (1542-1616) est un historien danois réputé de l’époque.

La première édition de cette carte a été publiée en 1590 dans l’édition latine du Theatrum Orbis Terrarum. Cet exemplaire est issu de l’édition espagnole de l’atlas parue en 1602.

Van der Krogt, III B, [1250:31]

ORTELIUS, Abraham

Abraham Ortelius (1527-1598) était un cartographe et géographe de la Renaissance, considéré comme l’un des fondateurs de la cartographie moderne. Il est né en 1527 à Anvers, qui était alors une partie des Pays-Bas espagnols (aujourd’hui la Belgique). Ortelius a débuté sa carrière en tant que coloriste de cartes, achetant des cartes qu’il coloriait avant de les revendre. Son intérêt précoce pour la cartographie s’est rapidement transformé en une passion pour la géographie scientifique.
Au cours de ses voyages, notamment en compagnie de géographes renommés tels que Gerard Mercator, Ortelius a acquis une connaissance approfondie de la géographie. C’est grâce à ces voyages et à ses rencontres avec d’autres érudits qu’il a été inspiré à créer son œuvre la plus célèbre, le “Theatrum Orbis Terrarum”.
Ortelius publia sa première grande réalisation, une carte du monde en huit feuilles, en 1564. Il continua à produire diverses cartes, dont une de l’Égypte en 1565, un plan du château de Brittenburg sur la côte des Pays-Bas, et une carte de l’Asie, avant de publier son chef-d’œuvre en 1570.
Le “Theatrum Orbis Terrarum” d’Ortelius est considéré comme le premier véritable atlas moderne. Dans sa première édition de 1570, il comprenait 53 cartes, mais il a été rapidement augmenté au fil des éditions. Cet atlas révolutionnaire a harmonisé les formats et styles des cartes disponibles à l’époque, tout en conservant les noms des auteurs originaux des cartes. Ortelius a également créé un catalogue des auteurs de cartes, actualisé au fur et à mesure des éditions, pour reconnaître les contributions de nombreux géographes.
Le succès du “Theatrum” a grandement contribué à la diffusion de la culture géographique en Europe à la fin du XVIe siècle. Après la mort d’Ortelius en 1598, son atlas a continué d’être publié et amélioré par d’autres éditeurs, laissant un héritage durable dans le domaine de la cartographie.

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