CUREAU DE LA CHAMBRE, Marin
La Lumière
Paris, Pierre Rocolet, 1657
- Location: CPV-29-03
- Dimensions: 25 x 18,5 cm
Référence: CPV-29-03
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Description
Un volume petit in-4 (25×18,5cm), reliure de l’époque, maroquin rouge, plats richement ornés d’un grand décor doré dit « Cureau » composé d’un double encadrement dont une large dentelle filigranée en bordure, fleurs de lys dans les angles, compartiments angulaires ornés d’un semé de petites fleurs de lys, composition centrale de forme losangée faite de petits fers filigranés, flammettes dorées, armes centrales peintes en vert, dos à 5 nerfs orné de fers filigranés avec le titre joliment frappé dans un quadrilobe doré, tranches dorées. (Petite restauration en tête du mors supérieur, doublure et gardes renouvelées)
Frontispice, [xviii] pp. (dont titre), 414 pp., [xii] pp. (table et privilège). 12 illustrations dans le texte dont 2 gravures sur cuivre (dédicace et un schéma) et 10 schémas.
Superbe reliure de l’atelier « Rocolet », ornée du riche « décor Cureau » et exécutée pour l’auteur Marin Cureau de La Chambre, sur un exemplaire de présent au chancelier Séguier.
Édition originale de cet ouvrage scientifique consacré à la lumière et dédié au cardinal Mazarin. Dans son avant-propos, l’auteur définit « quatre sortes de lumière dans la Nature ; à savoir, celle qui est dans le Corps lumineux, celle qu’il répand hors de soi, les Couleurs et les Espèces visibles » et se propose de n’étudier ici que les deux premières. Il divise ainsi son ouvrage en deux chapitres : De la lumière radicale et De la lumière extérieure, et « réserve les deux autres pour un second volume ». Ce second volume ne parut pas en tant que tel, mais Cureau de La Chambre aborda ces matières dans d’autres ouvrages, en particulier dans Nouvelles observations et conjectures sur l’iris (1650).
Médecin personnel du chancelier Séguier à partir de 1634, Martin Cureau de La Chambre (1594-1669) le resta jusqu’à sa mort et vécut 35 ans dans l’hôtel de son protecteur. Ses qualités de médecin autant que de philosophe lui ouvrirent les portes des salons et de la cour, et lui permirent d’acquérir en 1650 la charge de médecin ordinaire du Roi, avant d’être au nombre des premiers membres de la toute jeune Académie des sciences en 1666. Auteur prolifique et homme de cour avisé, Cureau de La Chambre fit luxueusement relier de nombreux exemplaires de présent de ses livres, faisant pour cela notamment appel à l’atelier « Rocolet », du nom du libraire-imprimeur Pierre Rocolet, jusqu’à la mort de ce dernier en 1662.
Cette reliure, inconnue jusqu’à présent et absente du recensement Cureau-Rocolet dressé par Isabelle de Conihout, est à rapprocher de celle présentée sous le n° 23 du catalogue Reliures françaises du XVIIe siècle, Chefs-d’œuvre du musée Condé, et réalisée pour un exemplaire du troisième volume des Characteres des passions du même Cureau de La Chambre (1659), également offert à Séguier ; « ce décor, élaboré pour Cureau en 1653 et baptisé pour cette raison ‘décor Cureau’, atteint sa plénitude vers 1657 avec les magnifiques exemplaires du livre publié cette année-là, La Lumière ».
Provenance : chancelier Pierre Séguier (1588-1672). Garde des sceaux puis Chancelier de France à partir de 1635, Pierre Séguier occupa cette fonction quasiment sans interruption jusqu’à sa mort, pendant près de 40 ans. Sa bibliothèque, riche de plusieurs milliers de livres, passa à son arrière-petit-fils Henri-Charles de Coislin, qui la légua à l’abbaye de Saint-Germain ; la tourmente révolutionnaire en dispersa une grande partie. – Inscription ancienne « Séminaire » à l’encre sur le frontispice.
Brunet, 727 ; OHR, 271, fer 10 ; Conihout et Ract-Madoux, Reliures françaises du XVIIe siècle, cf. n° 23 ; Conihout, « Les Reliures de Marin Cureau de La Chambre et l’atelier ‘Rocolet’ », in Le Livre et l’historien, Etudes offertes en l’honneur du Professeur Henri-Jean Martin, 1997.