REDOUTÉ, Pierre-Joseph

Les Roses, par P. J. Redouté, Peintre de fleurs, Dessinateur en titre de la Classe, de physique de l’institut et du Muséum d’histoire naturelle.

Paris, C. L. F. Panckoucke, 1824-1826

Référence: 857

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Description

40 fascicules in-8 brochés sous couvertures de livraisons imprimées, l’ensemble sous deux chemises et étuis, les dos des chemises, lisses gainés de demi-maroquin rouge à long grain moderne, titre, tomaison et nom d’auteur dans un grand décor de rocaille, le tout doré, étuis bordés assortis

Seconde édition, la première au format in-8, des célèbres Roses de Redouté. Publiée immédiatement après l’édition originale in-folio, elle parut en 40 livraisons, chacune comprenant 4 planches, du 10 janvier 1824 au 27 décembre 1826. Redouté collabora étroitement avec Claude Antoine Thory (1759-1827), naturaliste, écrivain et ami de longue date, à qui il confia la rédaction des textes. Chaque livraison est ainsi accompagnée d’un texte détaillant la manière de cultiver les roses, … et illustrée de 4 figures tirées en couleur et minutieusement retouchées au pinceau sous les yeux de Redouté.
Bon exemplaire tel que paru de ce célèbre ouvrage, bien complet de ses feuillets de texte, ses 160 planches gravées sur cuivre au pointillé et coloriées à la main, et ses 40 couvertures de livraisons.
(Quelques rousseurs pâles principalement au texte, 2 feuillets de texte, 1 planche et le dos de la couverture du fascicule 21 rongés sur 6 cm au maximum, avec très légère atteinte aux lettres de la pl.).

Peintre et dessinateur de Marie-Antoinette et de l’impératrice Joséphine, Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) est surnommé le “Raphaël des fleurs”. Dessinateur de l’Académie des Sciences, il eut à défendre devant les tribunaux le procédé de gravure en couleurs qu’il avait mis au point lui-même, de façon “à mieux rendre tout le moelleux et tout le brillant de l’aquarelle”. Le dessin noir de base était gravé en taille-douce, au trait et au pointillé. Cette technique de la gravure au pointillé (stipple engraving), avec ses points plus ou moins denses, apporte précision et raffinement, offrant un rendu dans la texture et la forme d’un pétale ou d’une fleur des plus fidèles. L’utilisation de ce procédé contribua au succès de ses illustrations. Pour chaque épreuve, on appliquait les couleurs fondamentales directement sur la plaque de cuivre, au tampon ou au pinceau.
L’iconographie de Redouté demeure une source précieuse d’identification.

REDOUTÉ, Pierre-Joseph

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) est souvent considéré comme l’un des plus grands peintres de fleurs de son époque, et il est surnommé le “Raphaël des fleurs”. Né dans les Ardennes, il se fait remarquer dès son plus jeune âge pour ses talents de peintre floral. En 1782, à l’âge de 23 ans, il rejoint son frère aîné Antoine-Ferdinand à Paris. Sa passion pour la peinture des fleurs l’amène à fréquenter le Jardin du Roi, où il attire l’attention du botaniste Charles Louis L’Héritier de Brutelle, et, en 1784, celle du célèbre peintre et graveur Gérard van Spaendonck. Ce dernier, maître de l’aquarelle au Muséum d’histoire naturelle, exerce une influence déterminante sur Redouté, qui délaisse progressivement la gouache pour l’aquarelle.

En 1788, Redouté devient dessinateur au Cabinet de Marie-Antoinette. Durant la Révolution, il est nommé dessinateur botanique au Muséum d’histoire naturelle, où il commence à utiliser la technique de l’aquarelle sous l’influence de van Spaendonck. En 1798, il collabore avec Joséphine de Beauharnais à La Malmaison sur des ouvrages botaniques majeurs et reçoit en 1805 le brevet de peintre de fleurs de l’impératrice. C’est à La Malmaison qu’il commence à réaliser les premiers dessins pour son célèbre ouvrage Les Roses.

Redouté utilise une technique de gravure au pointillé, inspirée par van Spaendonck et perfectionnée en France au XVIIIe siècle. Ce procédé consiste à graver une plaque avec une multitude de points minuscules, puis à appliquer les encres “à la poupée” avant de tirer la planche en un seul passage. Chaque planche est ensuite rehaussée à l’aquarelle, donnant à ses œuvres une douceur et un éclat inégalés. Redouté préfère ne pas révéler les détails de cette technique, mais il affirme qu’elle permet de conférer à ses gravures “tout le moelleux et tout le brillant de l’aquarelle”. Sa maîtrise de ce procédé lui vaut la reconnaissance de Louis XVIII, qui lui décerne une médaille pour ses œuvres exceptionnelles.

Les illustrations botaniques de Redouté sont à la fois d’une précision scientifique remarquable et d’une beauté artistique inégalée. Comme l’écrit André De Voes dans sa Biographie de P.-J. Redouté (Gand, 1873), “Les fleurs de Redouté sont admirables tout à la fois par une exactitude parfaite sous le rapport de la science botanique, par l’éclat des couleurs et par la délicatesse et la légèreté de la touche.”

Après la mort de van Spaendonck en 1822, Redouté devient maître de dessin au Muséum. Il enseigne l’art botanique à de nombreux élèves, parmi lesquels de futurs grands artistes tels que Poiteau et Prévost, mais aussi à des membres de la royauté, notamment Marie-Amélie, reine des Français, ses filles Marie et Louise d’Orléans, ainsi que la duchesse de Berri. Redouté, véritable peintre favori des reines, a contribué à populariser la peinture botanique dans toute l’Europe grâce à ses œuvres emblématiques comme Les Liliacées et Les Roses.

Pierre-Joseph Redouté s’éteint à Paris en 1840, à l’âge de 81 ans. Son héritage artistique et scientifique perdure à travers ses œuvres, qui restent des références incontournables dans l’histoire de l’illustration botanique.

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