WALDSEEMÜLLER, Martin

Orbis Typus Universalis Iuxta Hydrographorum Traditionem

Strasbourg, Johann Schott, 1513

  • Dimensions: 62 x 45 cm
  • Condition: Restaurée
  • Couleur: Coloris Original
  • Technique: Gravure sur bois

Référence: 439-34

78 000,00 

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Description

La carte du monde de Waldseemuller, aussi connue sous le nom de “Carte de l’Amiral” en rarissime coloris original.

Cette carte du monde moderne datant du XVIe siècle présente un intérêt cartographique considérable. Elle illustre l’Asie, l’Afrique et l’Europe avec le Groenland en forme de péninsule allongée rattachée à la Scandinavie. La carte reprend les principales informations géographiques de la grande carte murale informative de Waldseemuller de 1507. Les îles britanniques, l’Inde, le Sri Lanka et Madagascar y sont représentés avec plus de précision. Les Amériques sont représentées de manière approximative et apparaissent avec des contours incomplets, comme si “Waldseemuller était incertain de la forme du Nouveau Monde en dépit des cartes relativement précises disponibles six ou sept ans plus tôt” (Shirley). Il ajoute qu’il semble que cette carte ait été achevée vers 1505 ou 1506, au moment où le travail sur l’atlas a commencé, et qu’elle n’ait pas été révisée lors de l’impression de l’ouvrage en 1513. Waldseemuller a représenté les îles Isabella (Cuba) et Spagnolla (Haïti/République dominicaine) au nord du contour de l’Amérique du Sud, une région où les Espagnols étaient déjà en train de créer des colonies. La carte est parcourue de lignes droites qui suggèrent les loxodromies des portulans, ce qui renvoie aux « hydrographes » de son titre, mais n’a elle-même jamais servi à la navigation.

Cette carte apparait dans l’édition de 1513 de la Geographie de Ptolémée. Shirley indique qu’une variante de cette carte mentionnant “America” se trouve à la John Carter Brown Library, et que les variations dans les caractères ne sont pas rares, puisque le lettrage était généralement inséré séparément dans la planche de bois lors de l’impression. Et Karpinski en déduit que les variations typographiques sont plus susceptibles d’être postérieures à 1513.

L’édition de 1513 de Ptolémée

L’édition de 1513 de la Geographiae de Ptolémée, la plus importante selon Stevens, est considérée comme le premier atlas moderne (World encompassed n°56) : un véritable atlas moderne est pour la première fois juxtaposé à celui de Ptolémée, offrant une comparaison aisée entre cartes anciennes et nouvelles. Ainsi aux 27 cartes de Ptolémée sont ajoutées les 20 cartes de Martin Waldseemüller.

Contexte historique : René d’Anjou, Pair de France, roi de Naples, roi titulaire de Sicile et Jérusalem, mécène et bibliophile parlait l’italien, le grec et le latin. Passionné par l’Orient, il s’intéressait à l’alphabet arabe. Son petit-fils, le Duc René II de Lorraine, portait un grand intérêt pour les lettres, les arts et les sciences dont la géographie. Il créa à Saint-Dié-des-Vosges en compagnie de Vautrin Lud, une école ecclésiastique sous la protection du duché de Lorraine et du Vatican. Nicolas Lud, neveu de Vautrin et secrétaire du duc, hébergea l’imprimerie qui œuvra à la propagation des travaux scientifiques (géométrie, géographie, musique…). Vers 1507, il fit venir à Saint-Dié-des-Vosges Mathias Ringmann, un Alsacien professeur d’université qui avait publié à Strasbourg en 1505 le récit des voyages de Vespucci (De ora Antartica). Ils furent bientôt rejoints par Martin Waldseemüller, cartographe, dessinateur-géomètre formé à Fribourg et initié à l’imprimerie à Bâle par son oncle. Avec Jean Basin un latiniste, ces hommes formèrent le Gymnase vosgien. Ils éditèrent en 1507 la Cosmographiae introductio, un ouvrage comprenant une grande carte du monde et un petit globe en fuseaux.

Le nom America y apparaît pour la première fois sur une carte et un globe. Ils songèrent à une réédition de la Géographie de Ptolémée qui prendrait en compte les nouvelles découvertes, et ceci, à partir de manuscrits grecs. Waldsemüller se fit prêter par les Dominicains de Bâle un exemplaire provenant du cardinal de Raguse, Jean Stojkovic. Ringmann se rendit en Italie auprès de Jean-François Pic de la Mirandole, philosophe et humaniste italien, qui lui prêta un autre manuscrit de Ptolémée. René II de Lorraine procura à Waldseemüller des cartes nautiques récentes qui indiquaient les nouvelles découvertes. Malheureusement, en 1508, le duc meurt, entraînant la faillite de l’imprimerie. En 1511, Ringmann meurt lui aussi. Un “accord” avec les avocats strasbourgeois Jacob Aesler et Georg Übelin qui s’attribuèrent la paternité des travaux et tentèrent de supprimer les traces de leurs prédécesseurs, permit à Johann Schott d’imprimer la Géographie à Strasbourg en 1513. L’édition traduit cependant les préoccupations des membres du Gymnase vosgien.

Pastoureau, p.371 ; Phillips Atlases 359; Shirley [35]; Karpinski (1930). The First map with the Name America, Geographical Review, New York.

WALDSEEMÜLLER, Martin

Martin Waldseemüller (vers 1470-1520) était un cartographe allemand et un géographe humaniste qui a apporté des contributions significatives au domaine de la cartographie pendant la Renaissance. Il est surtout connu pour avoir créé la première carte à utiliser le nom “Amérique” pour désigner le Nouveau Monde.
Waldseemüller est né à Wolfenweiler, un petit village de la région de Breisgau, dans l’Allemagne actuelle. On ne sait pas grand-chose de ses débuts et de son éducation, mais on pense qu’il a reçu une solide éducation humaniste, qui comprenait l’étude du latin et des textes classiques.
En 1507, Waldseemüller et son collègue Matthias Ringmann ont produit une carte révolutionnaire intitulée “Universalis Cosmographia”. Cette carte faisait partie d’un ouvrage plus vaste appelé “Manuscrit de Gotha”, qui visait à fournir une description complète de la géographie du monde. La carte décrit le monde d’une manière nouvelle et plus précise, en incorporant des informations provenant de récents voyages de découverte.
Waldseemüller a notamment choisi d’honorer l’explorateur italien Amerigo Vespucci en nommant “Amérique” sur sa carte les terres nouvellement découvertes dans l’hémisphère occidental. Cette décision s’appuie sur les récits de voyage de Vespucci, qui suggèrent que ces terres font partie d’un continent distinct et ne sont pas reliées à l’Asie, comme on le croyait auparavant.
La carte de Waldseemüller a suscité beaucoup d’intérêt et d’influence, se propageant rapidement dans toute l’Europe et devenant l’une des cartes les plus influentes de l’époque. Elle a joué un rôle crucial en popularisant le nom “Amérique” et en l’établissant comme le nom accepté pour le Nouveau Monde.
Outre ses travaux cartographiques, Waldseemüller a également travaillé dans le secteur de l’imprimerie et de l’édition. Il a travaillé comme rédacteur et éditeur pour la célèbre maison d’édition strasbourgeoise de Johannes Grüninger. À cette époque, il contribue à la publication de plusieurs ouvrages de géographie et de cosmographie, consolidant ainsi sa réputation d’expert et de personnalité respectée dans ce domaine.
Malheureusement, la vie de Waldseemüller a été écourtée et on ne sait pas grand-chose de ses dernières années. Il est mort vers 1520, laissant derrière lui un héritage important dans le domaine de la cartographie. Ses contributions, en particulier la désignation de l’Amérique, ont eu un impact profond et durable sur la façon dont le monde était perçu et représenté sur les cartes, façonnant le cours de l’exploration et de la compréhension géographique dans les siècles qui ont suivi.

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