Folio. Reliure en veau aux armes de la ville de Paris.
Premier tirage du plan dit de Turgot, levé et dessiné par Louis Bretez, gravé par Claude Lucas graveur de l’Académie Royale des Sciences, et écrit par Aubin. Il se compose d’un plan d’assemblage au trait, et de 20 superbes planches doubles gravées en taille-douce, montées sur onglets. Titre gravé dans un grand cartouche en bas des planches 18 et 19 réunies en une seule planche dépliante. Encadrement du plan avec une fleur de lys aux 4 angles Plan en “perspective cavalière”.
Le plan de Bretez correspond aux objectifs de Turgot : il ne s’agit pas là d’un plan scientifique, mais d’une représentation théâtrale de la ville de Paris afin d’en promouvoir son image. C’est une opération de propagande, à la gloire de la ville capitale du royaume et du prévôt des marchands qui vient encore d’en accroître à la fois l’étendue et l’éclat.
Jean Boutier, Les plans de Paris, 219
BRETEZ, Louis / TURGOT, Michel Etienne
Michel-Étienne Turgot (1690-1751) était une figure éminente de la société parisienne au XVIIIe siècle, reconnu pour ses contributions dans les domaines de l’administration et de l’urbanisme. Né dans une famille influente, il devint prévôt des marchands de Paris de 1729 à 1740, où il joua un rôle clé dans la gestion de la ville. En 1737, il fut nommé conseiller d’État, avant d’accéder à la présidence du Grand Conseil en 1741. Turgot est surtout célèbre pour avoir commandé le célèbre “Plan de Turgot”, une carte détaillée de Paris réalisée entre 1734 et 1739, qui reste une référence en matière de cartographie urbaine. Par ailleurs, son engagement pour les arts et les lettres lui valut le titre de membre honoraire de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Turgot a laissé une empreinte durable sur l’administration parisienne et l’urbanisme, et son œuvre continue d’être admirée pour sa précision et sa vision.
Avec Turgot, Louis Bretez, dessinateur d’architecture et d’ornements, a marqué l’histoire de la cartographie parisienne au XVIIIe siècle en réalisant le célèbre “Plan de Turgot”. En 1734, Turgot, prévôt des marchands de Paris, lui confia la tâche de concevoir un plan novateur de la capitale, visant à en valoriser l’image non seulement auprès des Parisiens, mais aussi des visiteurs étrangers. À une époque où les plans géométriques traditionnels ne parvenaient plus à captiver l’attention, Turgot souhaitait une représentation plus vivante et spectaculaire de Paris. Bretez, qui avait déjà publié en 1706 un traité sur la perspective intitulé La Perspective pratique de l’architecture, apporta à ce projet une approche artistique distincte. Plutôt que de suivre les méthodes de triangulation rigoureuses, il opta pour une “perspective à la cavalière”, offrant une vue en élévation de la ville, qui mettait en valeur ses édifices, places et monuments avec une précision impressionnante. Achevé en 1739, ce plan reste une œuvre de référence, non seulement pour son exactitude, mais aussi pour la manière dont il capture l’atmosphère de Paris à cette époque. Par cette réalisation, Bretez a contribué à fixer l’image de Paris comme un centre culturel et architectural majeur du royaume de France.