Trophée révolutionnaire. Au dos du dessin « Jean D’Acier 1877 ».
CHAPERON, Philippe
Philippe Chaperon naît à Paris le 2 février 1823. Son père était employé à la caisse d’épargne de Paris, sa famille ne le prédisposait pas à une carrière artistique. Il fait ses études au collège Bonaparte, puis il étudie l’architecture avec l’architecte Calais. Il entre dans l’atelier du peintre Riesener et se consacre à la peinture de chevalet. Il exposera plusieurs fois au Salon. Il se tourne alors vers la décoration théâtrale où il est en contact avec les décorateurs de théâtre Domenico Ferri (1797-1869) et de Pierre Luc Charles Ciceri (1782- 1868). Celui-ci était décorateur en chef de l’Opéra et est le père du peintre Eugéne Ciceri. En 1847 il se rend en Espagne où il séjournera deux années. De cette époque il ramènera un certain nombre de dessins. Vers 1851 il entre dans l’atelier de Ciceri qui avait été repris par ses gendres François Joseph Nolau (1804-1883) et Auguste Rubé (1815-1899). C’est en 1864 qu’il s’associe à Rubé sous le nom de Rubé et Chaperon. Leur collaboration durera une trentaine d’années. Vers 1894 son fils Émile (1868-1946) vient travailler avec lui. En 1895 Rubé quitte Chaperon pour s’associer à son petit-fils Marcel Moisson. C’est à partir de cette date que l’on voit les noms du père et du fils associés. Philippe Chaperon eut un autre fils, Eugène (1857-1938), qui sera peintre militaire et illustrateur. Comme Jean Camille Formigé et Juste Lisch, Philippe Chaperon eut des enfants qui lui succédèrent. Chaperon a travaillé pour la Comédie Française, le Chatelet, des projets ou des réalisations pour des théâtres comme Angers, Lorient, Saint-Quentin. Il a aussi travaillé pour l’aménagement de salles de spectacle en Belgique, à Bruxelles, Théâtre de la Monnaie, Théâtre des Galeries Saint-Hubert, à Anvers au Théâtre Royal… La bibliothèque de l’Opéra conserve un fond très important de décors et de maquettes suite à des dons de la famille (1902). Il a travaillé pour l’Opéra de Paris, le Théâtre Lyrique, l’Opéra Comique, le Théâtre Français, le Chatelet et bien d’autres tant en France qu’en Belgique. Il exécuta également des projets pour des bâtiments historiques comme pour des commandes privées. Le musée d’Orsay montre en permanence quelques maquettes. Il n’ y a pas d’exposition sur les opéras du XIXe siècle où le nom, les dessins ou les maquettes de Chaperon ne figurent. C’est l’un des plus grands décorateurs de son époque. Il meurt à Lagny-sur-Marne le 21 décembre 1906.