d'APRES DE MANNEVILLETTE, Jean-Baptiste-Nicolas-Denis

Capitaine de vaisseau et hydrographe au service de la Compagnie des Indes orientales, Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette nait au Havre en 1707. Il effectue son premier voyage dès l’âge de 12 ans aux côtés de son père commandant d’un bateau affrété par la nouvelle Compagnie à destination du Bengale. Au cours de ses nombreux voyages, il amassera des années durant observations et documents qui lui permettront de publier en 1745 la première édition de son Neptune oriental. Il est le premier navigateur français à utiliser l’octant, un appareil de navigation mis au point en 1731 par l’astronome anglais Hadley pour calculer la latitude mais aussi la longitude grâce à la méthode des distances lunaires et s’en sert pour corriger les cartes existantes et en créer de nouvelles. En 1750, chargé d’accompagner l’astronome La Caille au Cap où celui-ci doit calculer le degré de méridien terrestre et observer le ciel austral, il en profite pour déterminer la position exacte du cap de Bonne-Espérance et des Mascareignes et effectuer le relevé de la côte sud-est de l’Afrique. Avec La Caille, devenu son ami, il corrige entre autres les positions de Rio de Janeiro, des Iles de France et de Bourbon, et rectifie les cartes de la côte sud de Madagascar … A son retour en France, il participe à la fondation de l’Académie royale de marine établie à Brest. En 1753 il cartographie une nouvelle route des Indes passant au nord-est de Madagascar et permettant un raccourci de 900 milles. Lors de la guerre de sept ans il trace la route de l’expédition française commandée par Daché destinée à protéger les comptoirs des Indes. Ce sera son dernier embarquement. Il rentre en France en 1759, âgé de 52 ans dont 35 à la mer. En 1762, la Compagnie des Indes lui confie le Dépôt des cartes et plans qu’elle vient de créer à Lorient, où capitaines et pilotes étaient tenus de remettre leurs journaux au retour des expéditions. Il utilisera cette matière pour la mise à jour de son Neptune dont la première édition était dépassée. En 1771 il présente le manuscrit de son nouveau Neptune à l’Académie royale de marine, fruit de 30 ans de travail.