PIRANESI, Giambattista [&] BARBAULT, Jean
Opere varie di architettura, prospettiva, groteschi, antichita. [&] Les plus beaux monuments de Rome ancienne …
Rome, Bouchard et Gravier [&] Giovanni Bouchard, 1761 [&] 1750
- Dimensions: 51,5 x 37,5 cm
- Condition: Très bon
- Technique: Encre sur papier, Gravure sur cuivre
Référence: 309
24 000,00 €
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Deux ouvrages en un volume grand in-folio de III-VIII pp., 90 pp, 73 planches – [2] pp., 21 estampes. Plein maroquin rouge de l’époque, dos à nerfs richement orné, titre en lettres dorées au dos, triple filet doré en encadrement des plats, roulettes dorées intérieure et sur les coupes, tranches dorées. Dans un emboîtage en veau rouge à fermoirs, roulettes dorée et estampées à froid, initiales S.P.Q.R. au plat supérieur, intérieur de velours et satin rouge. Quelques petits défauts d’usure à la reliure, emboîtage frotté, avec usures aux coins.
La première partie de l’ouvrage comprend Les plus beaux monuments de Rome ancienne de Barbault. Il se compose d’un titre gravé illustré d’une vignette, une épitre dédicatoire avec en-tête armorié, 90 pages de texte, et est illustré de 73 superbes planches dont 29 à pleine page, les autres gravées à 2 sujets. L’illustration comprend également 8 gravures in-texte.(Sans le faux-titre, large déchirure et petits manques restaurés au dos du titre, quelques rousseurs parfois importantes).
Elève de Restaut, Jean Barbault (1718-1762) collabora avec Piranèse avant de devenir son rival. “La place de Barbault parmi les Piranésiens français est unique. Il fut en effet un des rares collaborateurs officiels de Piranèse avant de devenir un de ses redoutables pasticheurs (…) Il laisse plus de cinq cents gravures qui constituent sans aucun doute l’hommage majeur d’un français à Piranèse (…) Barbault collabore modestement il est vrai, avec ce dernier en 1756 et grave les figures de quelques compositions des Antichità Romane (…). En 1761 paraissent Les plus beaux monuments de la Rome ancienne édités par Bouchard et Gravier, les célèbres éditeurs français d’alors, qui voulaient, en faisant appel à Barbault, compenser la perte qu’ils venaient de faire en la personne de Piranèse qui s’était établi auparavant à son compte (…) Le succès de la Rome ancienne incita Barbault à dessiner les plus beaux édifices de la Rome moderne, mais lorsque l’ouvrage parut, Barbault était mort depuis un an. Piranèse devait lui survivre de seize années”. (Pierre Rosenberg – Quelques nouveautés sur Barbault in Piranèse et les français, 1978,pp.499-508).
La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée aux Opere varie de Piranesi. Elle comprend un titre gravé en noir et rouge illustré d’une vignette par Louis-Joseph Le Lorrain, le portrait de l’auteur par F. Polanzani, un frontispice (Prima parte) (Robison, état IV), et 20 superbes estampes dont 4 gravées à double page montées sur onglets. 6 épreuves sont avant les numéros dont les 4 gravées à double page (référencées Hind H15, H16, H24, H25, H26 et H27).
Architecte, peintre et graveur italien né à Venise en 1720 et mort à Rome en 1778, Giambattista Piranesi commence ses études d’architecture auprès de son père tailleur de pierre, son oncle l’architecte Matteo Lucchesi qui lui enseigne le dessin, et Giovanni Antonio Scalfarotto qui lui enseigne la peinture. Intéressé par la gravure, il devient l’élève de Carlo Zucchi (1682-1767). « Jeune artiste formé à la discipline de Vitruve et de Palladio, pétri d’admiration pour l’antique, Piranèse, en 1740, accompagne l’ambassadeur de la république de Venise auprès du Saint-Siège comme “dessinateur”. Il peut alors étudier d’après nature les monuments et les vestiges qui ont nourri son éducation. Fort de l’enseignement multidisciplinaire qu’il a reçu, il collabore un temps avec les frères Domenico (17..-1771) et Giuseppe Valeriani (1708-1762), célèbres décorateurs de théâtre, mettant en pratique ses talents de védutiste et d’architecte.
Vers 1742, il fréquente l’atelier de l’un des plus importants graveurs de la Péninsule, Giuseppe Agostino Vasi (1710-1782), sous la direction duquel il participe à l’édition des Vedute di Roma sul Tevere et perfectionne sa technique d’aquafortiste. Enfin, en 1743, il prend part à une grande entreprise éditoriale : la réduction de la célèbre Nuova Topografia di Roma réalisée d’après les relevés de Giovanni Battista Nolli, premier plan de la ville exécuté sur des critères scientifiques modernes. Le premier résultat personnel de ces années de formation et d’études qui ont conduit Piranèse de Venise à Rome est la publication de la Prima parte parue à la fin de 1743.
L’ouvrage comprend douze planches ayant pour thème central l’Antiquité. Ce ne sont toutefois pas de simples reconstitutions de monuments anciens opportunément réunis dans une même composition telles qu’en ont inventées Fischer von Erlach ou Pannini, mais pures inventions, par ailleurs irréalisables sur le plan technique, qui portent la marque d’une imagination féconde. L’ensemble est significatif, en effet, des aptitudes de l’auteur, de même qu’il conjugue à parts égales les caractères de l’enseignement qu’il a reçu, comme architecte, comme décorateur et comme graveur. C’est là, de fait, la production d’un élève de Palladio tourmenté par des réminiscences du baroque, expert dans toutes les adresses de son art, habitué à l’ampleur et à la richesse fictives de l’architecture de la scène […] Les cinq planches supplémentaires ajoutées à l’édition de 1750 […] ont été exécutées entre 1743 et 1745. Elles constituent sans doute les éléments de la Seconda parte que laisse prévoir le titre du premier recueil et qui ne fera pas l’objet d’une publication à part, mais sera insérée dans les Opere varie qui paraissent de 1743 à 1757 » (Piranese, un rêve de pierre et d’encre, Bibliothèque de l’Institut de France. 20 janvier au 10 avril 2020)« Piranesi fut un artiste aussi habile qu’infatigable ; il a porté son art à un degré de perfection réunissant la précision à la chaleur d’une exécution énergique et pittoresque. » (Hoefer, Nouvelle biographie générale, T40, pp.298-300)« C’était l’un des meilleurs dessinateurs d’architecture et de ruines, et l’un des graveurs les plus pittoresques qu’ait produit le XVIIIe siècle.
Jamais on n’avait gravé avec tant de gout l’architecture ruinée ou bien conservée ; il a eu des imitateurs et n’a pas encore de rivaux… » (Dictionnaire des Artistes, à l’article Gravure)« Il sut imprimer à ses œuvres la sublimité de l’antique ; les plus beaux ornemens anciens, les vases, les vues des plus grands monumens, prirent sous son burin une existence nouvelle, furent embellis du coloris qui leur est propre, et formèrent bientôt un recueil aussi nombreux que riche. » (Nouveau dictionnaire universel, historique, biographique…, John Watkins, J.B. L’Ecuy, volume 2, p.1081)