REDOUTÉ, Pierre-Joseph

Les Roses par P.J. Redouté, peintre de fleurs, dessinateur en titre de la classe de physique de l'institut et du muséum d'histoire naturelle.

Paris, de l’imprimerie de Firmin Didot, imprimeur du roi, de l’Institut royal de France, et de la Marine, 1817-1821-1824

  • Dimensions: 36,5 x 26,5 cm

Référence: 871-2

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Description

Trois volumes petit in-folio. Demi-maroquin rouge à long grain à coins, dos à nerfs orné de roulettes et fleurons dorés, titre et tomaison dorés (Reliure de l’époque).

Edition originale publiée entre 1817 et 1824 en trente livraisons au format petit in-folio.

L’illustration comprend un portrait de Pierre-Joseph Redouté, gravé par Pradier d’après Gérard exécuté en 1811, avec une dédicace manuscrite “Donné à Le Dru en mai 1817”, un frontispice orné d’une couronne de roses sauvages, gravé par Charlin d’après Redouté (qualifié de “joyau” par Hunt, l’original de cette œuvre, peint par Redouté et initialement destiné à Thory, fait aujourd’hui partie de la collection Hunt), et 169 planches magistrales, dessinées par Redouté et gravées au pointillé par des artistes tels que Bessin, Chapuy, Langlois, Victor, Lemaire, Charlin et autres, avec une impression en couleurs réalisée par Rémond.

Notre exemplaire est enrichi d’une fable intitulée “Flore, Zéphire et le peintre de fleurs”, rédigée à la gloire de Redouté. Ce poème manuscrit, d’une main non identifiée, fut publié dans Le Miroir du samedi 22 juin 1822. Redouté collabora étroitement avec Claude Antoine Thory (1759-1827), naturaliste, écrivain et ami de longue date, à qui il confia la rédaction des textes. Chaque rose illustrée est ainsi accompagnée d’une description physique, de la manière de la cultiver, de notions sur l’histoire et la patrie du rosier, etc. Les rosiers sont organisés en trois groupes : les rosiers sauvages connus depuis l’Antiquité, tels que l’églantier et le rosier toujours vert ; les rosiers du Moyen Âge, comme le rosier blanc et le rosier fétide ; et les rosiers plus récents, créés à l’époque de Redouté à partir d’espèces importées d’Asie.

Le présent exemplaire provient de la bibliothèque de Jacques-Philippe Ledru (1754-1832), médecin éminent et oncle de l’homme politique Alexandre Ledru-Rollin (1807-1874). Fils de Nicolas-Philippe Ledru (1731-1801), dit “Comus”, célèbre illusionniste et physicien sous Louis XV et Louis XVI, Jacques-Philippe fut membre de l’Académie de médecine et de la Société des antiquaires, maire de Fontenay-aux-Roses (1812-1826) et grand maître de la loge maçonnique parisienne des Chevaliers de la Croix.

Collation :
Vol 1 (1817) – Portrait gravé, [1] f. manuscrit à l’encre, 1 fbl, frontispice, 24 pp. (fx-t, titre, Avant-propos), pp. 25-156, [1] f., 56 planches. Vol 2 (1821) – 122 pp. (compris fx-t et t), [1] f., 59 planches. Vol 3 (1824) – 125 pp (compris fx-t et t), [2] pp, 54 planches.

Dans l’ensemble, qq taches et petites salissures, qq rousseurs, mouillure claire en marge supérieure sur l’ensemble des vols 2 et 3, deux planches mal restaurées (vol 1 p.55) et vol 3 p.95). Petites déchirures sans manque en tête et queue des dos, mors en partie fendus.

REDOUTÉ, Pierre-Joseph

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) est souvent considéré comme l’un des plus grands peintres de fleurs de son époque, et il est surnommé le “Raphaël des fleurs”. Né dans les Ardennes, il se fait remarquer dès son plus jeune âge pour ses talents de peintre floral. En 1782, à l’âge de 23 ans, il rejoint son frère aîné Antoine-Ferdinand à Paris. Sa passion pour la peinture des fleurs l’amène à fréquenter le Jardin du Roi, où il attire l’attention du botaniste Charles Louis L’Héritier de Brutelle, et, en 1784, celle du célèbre peintre et graveur Gérard van Spaendonck. Ce dernier, maître de l’aquarelle au Muséum d’histoire naturelle, exerce une influence déterminante sur Redouté, qui délaisse progressivement la gouache pour l’aquarelle.

En 1788, Redouté devient dessinateur au Cabinet de Marie-Antoinette. Durant la Révolution, il est nommé dessinateur botanique au Muséum d’histoire naturelle, où il commence à utiliser la technique de l’aquarelle sous l’influence de van Spaendonck. En 1798, il collabore avec Joséphine de Beauharnais à La Malmaison sur des ouvrages botaniques majeurs et reçoit en 1805 le brevet de peintre de fleurs de l’impératrice. C’est à La Malmaison qu’il commence à réaliser les premiers dessins pour son célèbre ouvrage Les Roses.

Redouté utilise une technique de gravure au pointillé, inspirée par van Spaendonck et perfectionnée en France au XVIIIe siècle. Ce procédé consiste à graver une plaque avec une multitude de points minuscules, puis à appliquer les encres “à la poupée” avant de tirer la planche en un seul passage. Chaque planche est ensuite rehaussée à l’aquarelle, donnant à ses œuvres une douceur et un éclat inégalés. Redouté préfère ne pas révéler les détails de cette technique, mais il affirme qu’elle permet de conférer à ses gravures “tout le moelleux et tout le brillant de l’aquarelle”. Sa maîtrise de ce procédé lui vaut la reconnaissance de Louis XVIII, qui lui décerne une médaille pour ses œuvres exceptionnelles.

Les illustrations botaniques de Redouté sont à la fois d’une précision scientifique remarquable et d’une beauté artistique inégalée. Comme l’écrit André De Voes dans sa Biographie de P.-J. Redouté (Gand, 1873), “Les fleurs de Redouté sont admirables tout à la fois par une exactitude parfaite sous le rapport de la science botanique, par l’éclat des couleurs et par la délicatesse et la légèreté de la touche.”

Après la mort de van Spaendonck en 1822, Redouté devient maître de dessin au Muséum. Il enseigne l’art botanique à de nombreux élèves, parmi lesquels de futurs grands artistes tels que Poiteau et Prévost, mais aussi à des membres de la royauté, notamment Marie-Amélie, reine des Français, ses filles Marie et Louise d’Orléans, ainsi que la duchesse de Berri. Redouté, véritable peintre favori des reines, a contribué à populariser la peinture botanique dans toute l’Europe grâce à ses œuvres emblématiques comme Les Liliacées et Les Roses.

Pierre-Joseph Redouté s’éteint à Paris en 1840, à l’âge de 81 ans. Son héritage artistique et scientifique perdure à travers ses œuvres, qui restent des références incontournables dans l’histoire de l’illustration botanique.

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